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Génie militaire, Génie civil et Quatre-écluses

Histoire

By Mat Sanouar – Centre de la Mémoire published on 01/12/2016

Voué au feu, le site des 4 Écluses est le fruit de la pensée militaire. Sa génétique est à rechercher dans un bastion de Vauban puis dans la loi du 28 février 1921 qui déclasse l’enceinte fortifiée de Dunkerque.

Tandis qu’à Chicago Louis Armstrong quitte le King Oliver Creole Jazz Band, une cérémonie du « premier coup de pioche » vise en 1924 la porte du Fort-Louis en Basse-Ville. De 1931 à 1934, le comblement de l’ancien canal de la Cunette et le dérasement des remparts sont en œuvre pendant que Robert Johnson croise les chemins du Diable. On creuse alors le canal exutoire à la place de l’enceinte, mais pour supporter l’ancienne poudrière, on préserve un îlot des espaces antérieurement fortifiés qui sépare les branches est et ouest du canal au sortir du sas des Quatre-écluses. Le Malin veille sur la note bleue !

L'îlot des Quatre-écluses se situe donc sur l’ancien bastion déclassé où le Service maritime va installer les bureaux et ateliers de la subdivision des Canaux maritimes et Ouvrages à la mer. Ces constructions de briques rouges – sans doute par référence au Diable - devant l’écluse datent de 1935-1939 : elles ne figurent pas sur une photo publiée par Le Génie Civil de juillet 1935, mais se trouvent sur une vue aérienne d'immédiat après-guerre.

La « poudrière des 4 écluses » prédisposait bien sûr le site à tout faire péter : ce fut bien un magasin à poudre des armées, constitutif des fortifications recomposées à l'est de la ville après 1828 et dont l'actuel îlot faisait partie. On distingue le bâtiment sur un plan de 1841.

Parachevant l’ouvrage de Belzebuth, de jeunes damnés fondent en 1989 l'association Arts Scéniques Rocks qui fixe en 1994 le sabbat sur l’îlot.

Aujourd’hui encore, la malédiction continue…

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