Ça vous a plu ? Vous en voulez encore ?
Bon, on vous rassure, on n'est pas là pour jeter de l'huile sur les flammes de votre éco-anxiété. Mais c'est toujours bon de comprendre ce qui se cache derrière le nom "GIEC" non? Promis juré, dans l'épisode de jeudi, il sera question de musique aussi.
© Gautier DS et Victor Fighiera
Créé en 1988, le Groupe d’expert·e·s intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a pour mission de dresser l’état des lieux des connaissances scientifiques sur le dérèglement climatique et ses conséquences, afin d’éclairer les décideur·euses.
Très attendu, le premier volet de son 6e rapport d’évaluation est paru en août 2021. Il renouvelle une prise de conscience vertigineuse : l’espèce humaine, toute chétive qu’elle est, est parvenue en moins de 2 siècles à bouleverser températures, glaciers, banquise et océans, dans des proportions jamais vues depuis des millénaires. Bienvenue dans l’ « Anthropocène ».
Disons-le : sa lecture génère aussi un sentiment d’impuissance. La température planétaire continuera d’augmenter jusqu’à 2050 au moins, dans tous les scénarii considérés. Le niveau de la mer est aussi condamné à augmenter pour des siècles ou des millénaires, même dans l’hypothèse d’une baisse extrêmement forte des émissions.
Pour autant, le rapport insiste sur l’absolue nécessité d’agir pour limiter les dégâts. Un demi-degré de différence entre +1,5°C et +2°C, c’est ce qui sépare un risque « probable » d’un risque « très probable » d’insécurité alimentaire généralisée à l’échelle mondiale, ou encore une destruction « importante » d’une destruction « totale » des coraux, dont dépendent des écosystèmes entiers. Chaque fraction de degré conditionne ainsi le destin de milliards d’animaux, humains comme non-humains.
En un mot : il est encore temps d’agir pour maintenir une planète habitable. Mais cela implique de revoir de fond en comble nos imaginaires : faire le deuil du technosolutionnisme, de la croissance, de l’oxymore du développement durable. Et de faire émerger des récits alternatifs, non plus fondés sur un optimisme béat, mais sur la lucidité, l’anticipation, la sobriété et la solidarité face aux bouleversements à venir. C’est peut-être moins de méga-festivals, d’avions, de SUV, de pub, de viande et de 5G, mais c’est aussi plus de temps libre, de convivialité et de résilience. Au fond, n’est-ce pas tout ce qui compte vraiment ?