Musique & arts numériques
avec Margaret Catcher !
Venu répéter aux 4Ecluses le printemps dernier, le groupe Margaret Catcher s'est associé à Isabelle Arvers, artiste spécialisée dans le game art pour nous donner une performance aux confins de la musique et des arts numériques...
Margaret Catcher ça ne vous dit rien ? C’est le duo azimuté composé de Pierre Level et Xavier Leloux que nous avions eu l’occasion de présenté par le passé : une première fois lors d’une soirée organisée dans un bar, une seconde fois lors de Dunkerque 2013 sur le bateau du Stubnitz et le 4 mai dernier, aux 4Ecluses, en 1ère partie du groupe Papier Tigre.
« Les Margarets », comme on aime les appeler, sont probablement l’une des formations rocks la plus inclassable, la plus surprenante, et pourtant encore trop peu connue dans le genre. Imaginez un son rock augmenté d’un duo basse-batterie qui syncope entre les distos noise, les synthés rétros et des paroles qui auraient été prêchées par un ordinateur péniblement remis du bug de l’an 2000. Les outils les plus « technoïdaux » de la musique actuelle : vocodeurs, capteurs sensoriels, pads et pédales en tout genre s’invitent à la fête.
Et puisque l’expérimentation ne leur fait pas peur, le duo s'est associé à Isabelle Arvers pour nous donner un concert épileptique, menant le public dans des espaces insoupçonnés ! En effet, Isabelle Arvers a joué à des jeux vidéo indépendants et expérimentaux pendant le concert de Margaret Catcher. Une performance unique de « gamejaying » où les images de jeux sont projetées sur grand écran derrière les musiciens. Le public a pu ainsi découvrir un univers très riche et divers jeux vidéo méconnus et apprécier en exclusivité une pratique détournée de jeu vidéo.
Comment s'est présenté la collaboration avec Isabelle Arvers ?
Margaret Catcher : Isabelle s'était rapprochée des 4Ecluses pour présenter son travail. Elle était intervenue dans les écoles du littoral dans le cadre du CLEA (Contrat Local d’Education Artistique) en y donnant des ateliers autour de l'image, de la vidéo et de l'univers des jeux-vidéos. La connexion s'est faite assez simplement entre elle et nous et nous avons rapidement envisager une collaboration qui a eu lieu sous forme d'une performance en mai dernier... Isabelle a inclus du visuel et de l'image issus de jeux-vidéos dans un concert de Margaret Catcher ! Même si on adore ça, nous n'avions jamais eu l'occasion de le faire. L'air de rien ce type de collaboration n'est pas très simple à mettre en place techniquement, ça demande de l'équipement et une salle qui s'y prête.
Quelle place occupe le visuel dans vos concerts ?
Margaret Catcher : Jusque maintenant nous avions beaucoup de difficultés à pouvoir intégrer cette dimension à nos concerts. Nous le faisions au début mais nous avons été rapidement freinés par la technique. Aujourd'hui, Margaret Catcher n'utilise plus d 'ordinateur sur scène. L'idée s'est de pouvoir s'adapter facilement aux lieux qui nous accueillent et tant que nous ne ferons pas la tournée des SMAC (ndlr : label donné par le ministère de la Culture français à des salles de concert adaptées aux musiques actuelles et musiques amplifiées) de France, la vidéo dans un concert restera difficilement possible (souvent trop technique et avec une faisabilité relative dans la plupart des salles de concert ou des cafés-concert.
Comment avez-vous préparé le live du 4 mai dernier ?
Margaret Catcher : Dans le duo, c'est plutôt Xavier qui endosse la direction artistique. Il a beaucoup échangé avec Isabelle sur le type d'images et de vidéos qu'il imaginait sur nos morceaux. Isabelle a écouté notre musique, elle s'est adaptée à notre identité, aux ruptures et aux mélodies. Elle a filmé nos répétitions et nous a fait des propositions. Notre musique part dans tout les sens et elle parfaitement réussi à traduire cette profusion en vidéo !
Quoi de neuf depuis le mois de mai denier ?
Margaret Catcher : Un album va sortir en janvier 2017 prochain ! On a pré-maquetté en juin, enregistré et mixé l'album. Nous sommes en collaboration avec Atypeek music, un label lyonnais proche de Jarring Effects, une maison musicale indépendante, spécialisée dans les musiques indie et anticonformistes depuis 1993. On sort donc l'album chez eux en numérique. On poursuit également nos démarches pour distribuer l'album et le commercialiser. Et pour 2017, une tournée est en préparation.