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Accompagnement

Lève toi et écris ta bio

Tuto

Par Geoffrey Sebille Publié le 04/05/2018

Puisque l’on sait désormais que les dix commandements de la Bible étaient bidons, en voici dix autres que tu goberas tels des osties afin d’écrire ta bio en paix. Amen.

1. Tu n’écriras pas. Du moins, pas tout de suite. Recapuche ton stylo et pose-toi les bonnes questions : quelle impression veux-tu faire ? Comment souhaites-tu et comment refuses-tu d’être perçu ? Sur quoi reposent la singularité et l’identité de ta musique ? Si tu te la joues solo, allonge-toi sur le divan et fais-toi aider par une tierce personne de confiance. Si tu te la joues collectif, remplace la prochaine répétition par une thérapie de groupe. Remember : bien écrire, c’est d’abord bien penser.

2. Tu ne culpabiliseras point. C’est un fait : les musiciens parlent aussi bien de leur art que les footballeurs du match qu’ils viennent de disputer. Écrire n’est pas donné à tous, écrire sur la musique est un non-sens et écrire sur soi relève de la torture. La bio étant ni plus ni moins la combinaison de ces trois exercices, rien d’étonnant à ce qu’elle s’avère si redoutable. Alors, on arrête de se fouetter et on aborde le chantier avec détente, sourire et, pourquoi pas, une bonne bouteille de vin, rouge de préférence. Ça peut aider à traverser la tempête d’idées.

3. Tu te vendras. En d’autres termes, tu feras la part des choses entre tes chansons et ta bio. De la même manière que l’église et l’État furent séparés en 1905, à toi de tracer une frontière américano-mexicaine entre l’artistique et la communication. La bio n’est ni un dictionnaire, ni une interview, ni une conférence musicologique. Sa finalité, quelle que soit la paire de mains dans laquelle elle va tomber, est de fédérer une ola de curiosité autour de toi. Donc de te vendre. CQFD.

4. Plus jamais, tu ne décriras. La majorité des bios tournent en rond sur l’orbite de la banalité car les groupes sont persuadés qu’il faut décrire ou expliquer la musique. Protège-toi de la « descriptite », cette maladie rédactionnelle dont les symptômes consistent à égrener les batteries « puissantes », les guitares « lancinantes » et le groove « implacable ». Creuse-toi plutôt les méninges pour nous dire que ton disque, comme l’a écrit un journaliste de Noise à propos de celui de Jessica93, « renferme, à n’en pas douter, les meilleures histoires sur fond de punaises de lit ». Voilà le genre de formule qui met tout le monde d’accord et enterre les épithètes superfétatoires.

5. Tu liras. Les bios des autres, les magazines musicaux, les programmes des festivals, les brochures des salles de concerts, tout ce qui, de près ou de loin, se risque à « présenter » un artiste sera désormais ton pain quotidien. Tu constateras (et évinceras) par toi-même le scandaleux recyclage des tournures galvaudées. Tu constitueras tes propres black-list et white-list. Quitte à ce que les bios se pompent, autant les faire rentrer dans un cercle stylistique vertueux.

6. Tu éviteras les familiarités. Te programmer dans une salle subventionnée ou parler de toi dans un journal n’est pas un dû sous l’unique prétexte que tu sais accorder une guitare. Démystifie immédiatement le fantasme de la « grande famille de la musique », ta bio devra être pro sans se prendre au sérieux, fun mais pas potache, efficace mais exempte de prétention. Pour arriver à ce joyeux équilibre rédactionnel, il faudra t’armer de patience. Rome wasn’t built in a day. Et ta bio encore moins.

7. Tu ne mélangeras point. À l’instar des liaisons dangereuses entre vodka, bière et punch, méfie-toi de l’« electro pop », de la « chanson world » et autres « combo jazz funk slam ». Réfléchis de manière zodiacale. Quel est ton signe musical ? Quel est ton ascendant ? Mieux vaut cibler un style et lui coller un adjectif gentiment décalé (« pop de sang-froid », « post-rock des grands espaces », « rock brumeux ») que de ressortir les étiquettes commerciales type RTL2 ou FNAC. Qu’il s’agisse du style ou des influences, ta bio doit simplement et honnêtement nous indiquer sur quelle autoroute musicale tu roules et entre quels groupes on doit te ranger.

8. Tu seras envoyé spécial. Tu as toujours rêvé de faire une école de journalisme ? Range ton chéquier, la voici en trois mots : attaque de papier, messages essentiels, chute de papier. Reprenons. L’attaque de papier, c’est la première phrase de ta bio. Elle doit être insolite, aguicher et donner envie de lire la suite. Les messages essentiels sont les informations capitales que tu souhaites transmettre. La chute de papier est la dernière phrase de ta bio, celle qui va achever la séduction et nous convaincre d’aller te voir en vrai ou sur internet.

9. Tu prendras des risques. Pas de code pénal, civil et encore moins de la route à respecter dans l’écriture d’une bio. À part les voies impénétrables de l’ennui et de l’arrogance, tous les coups sont permis. N’oublie toutefois jamais que ce qui est écrit dans ta bio est susceptible d’être copié-collé partout (et donc n’importe où) et qu’il sera difficile d’exiger des droits de réponse.

10. Tu ne sous-estimeras pas ta bio. Si tu penses encore que « seule la musique compte », alors reste dans ton garage avec tes boîtes à œufs. Mais si tu te mets en tête de réseauter, sache que ta bio peut faire la différence et peser dans la balance. Elle servira aux journalistes et aux chargés de communication pour annoncer ton concert. Elle remplira la rubrique « à propos » de ton Facebook et de ton Bandcamp. Elle t’aidera à te distinguer du lot des groupes qui candidatent aux mêmes tremplins que toi. Elle te sera précieuse au moment de dégainer un pitch quand tu rencontreras un pro. Et si tu te débrouilles vraiment bien, elle te fera même revenir l’être aimé.

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Au printemps 2018, les musiciens du littoral seront sur le devant de la scène !

Publié le 20/03/2018

Les 4Ecluses, le Poulpaphone et Rock en Stock renouvellent leur coopération sur 2018. Anciennement nommé Jazz et Musiques Actuelles Côte d’Opale (JMACO), cette coopération fête cette année son quatrième anniversaire. Forts de leur expérience, ces trois entités souhaitent développer les points forts de leur collaboration constatés les années précédentes.

Toujours dans l’objectif de propager la bonne parole musicale sur la Côte d’Opale, les partenaires ont choisi de cibler leurs actions sur les musiciens amateurs du littoral. L'idée, proposer un parcours d’accompagnement mutualisé à trois groupes sélectionnés sur chacun des territoires.

Ces trois groupes bénéficieront de 3 jours de résidence aux 4Ecluses du 2 au 4 mai, d'une date de concert commune à Calais en partenariat avec l’association Relief et un concert sur un des temps forts musicaux cet été sur le littoral (festivals La Bonne Aventure, Rock en Stock et le Poulpaphone).

ZOOM SUR LES GROUPES ACCOMPAGNÉS

Sharp Noise

sélection Poulpaphone

Duo de mélomanes, mais copains avant tout, Sharp Noise se compose d’une batterie et d'une guitare. Rien à voir avec les Royal Blood ou The White Stripes, Sharp Noise évolue de style en style au gré de ses envies. A sa naissance, il y a quatre ans, le duo évoluait dans le blues garage rock. Un EP plus tard, les voilà plus rentre dedans proposant du stoner sur scène aux publics d’Intramurock, Cap Rock ou le Rock in Melantois. Depuis cet été, de nouvelles rencontres et envies d'exploration sonore ont germé. Le duo explore le math-rock, le jazzcore, l’ambiant, le post-rock, la musique sérielle, et aussi un peu de disco.

Ils joueront sur le festival la Bonne Aventure fin juin 2018.

Les Rappeurs en Carton

sélection 4Ecluses

Les Rappeurs En Carton est un projet éclos au printemps 2016 qui réunit 3 amis de toujours. Le trio aime allier mélodies simples et explosives. S'armant de hip hop et d’un passé punk-rock, il est soutenu par un batteur tapant sur ses fût sans avoir pris la peine de s’asseoir et par trois rappeurs/backeurs déchaînés.

Les histoires sont les leurs, échangées comme dans un ring de boxe avec punch et efficacité. Ici, pas de perdants juste du fun, Entre détermination et auto-dérision ce projet est né de l'envie et de la forte amitié qui lie ces trois personnages résolus à porter leurs rêves d’adolescents.

Ils joueront sur le festival Rock en Stock fin juillet 2018.

Dear Liars

sélection Rock en Stock

Fondé en 2014, DEAR LIARS est un groupe mélangeant Hardcore et Rock and Roll. On entend les influences de groupes comme Cancer Bats ou Every Time I Die. Ils intègrent en 2016 le label WAVESON pour un contrat de distribution et sortent le premier EP « Dear Liars » qu’ils défendent depuis sur les scènes régionales. Ils assurent aussi les premières parties de Seekers Of The Truth, Kill For Peace, The Prestige, The Butcher's Rodeo, Fights and Fires et Full Throttle Baby. Une grosse énergie scénique, des textes engagés, une musique forte, directe et explosive.

Ils joueront sur le festival Poulpaphone fin septembre 2018.

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Candidatez au Tremplin
l'Ascenseur !

Publié le 09/03/2018

Les associations Les Nuits Secrètes, Bougez Rock et pour la première fois Les 4Ecluses, s'associent pour organiser la 14ème édition du Tremplin l'Ascenseur. Cette véritable scène de découvertes musicales permet chaque année de révéler les groupes amateurs les plus talentueux et prometteurs de la région.

Les  deux groupes lauréats gagneront  : 

• une semaine de résidence (pour l’un aux Nuits Secrètes pour l’autre aux 4Ecluses)

• une date au Festival la Bonne Aventure (23, 24 juin 2018)  suivie d’une deuxième date au Festival les Nuits Secrètes (27, 28, 29 juillet 2018) ! 

OUVERTURE DES INSCRIPTIONS DU 7 MARS AU 7 AVRIL 2018

Les lauréats seront connus après deux soirées live, ouvertes au public organisées à Aulnoye-Aymeries (19 mai) et à Dunkerque (1er juin)

Tous les documents sont à télécharger dès aujourd'hui sur les sites respectifs de Bougez Rock, Les 4 Ecluses, La Bonne Aventure et Les Nuits Secrètes.

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LE TREMPLIN MAIN SQUARE EN CHIFFRES ?
– 7ème édition en 2018
– Depuis 2012, plus de 550 dossiers de candidatures reçus
– Plus de 35 auditions en public
– 18 lauréats

Candidatez au Tremplin Main Square 2018

Publié le 01/02/2018

À vos platines, à vos riffs... 3, 2, 1... c'est à vous de jouer ! 

Depuis le 15 janvier sont lancées les candidatures pour le Tremplin Main Square cru 2018 ! Pour tenter votre chance, rendez-vous sur : www.arras.fr! À la clé : une chance de booster votre notoriété en jouant les 6, 7 et 8 juillet sur la scène "Green Room" devant des milliers de festivaliers. Et une nouveauté cette année : la Ville d'Arras & Live Nation offrira à son artiste / groupe "coup de coeur" l'enregistrement de son mini album en résidence aux 4Ecluses pendant 5 jours.

Clôture des candidatures : le 25 février à minuit !

  • Demi Finale 1 : le 7 avril au Poche – Béthune
  • Demi Finale 2 : le 14 avril aux 4Ecluses – Dunkerque
  • Finale : le 21 avril au Pharos - Arras

Les participants doivent avoir à la date de leur participation 18 ans minimum et habiter la région des Hauts de France.

Bonne chance !

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Le Labo Audio, qu'est-ce que c'est ?

Publié le 10/11/2017

Nasser, journaliste pour Radio Rencontre a interviewé Marco, chargé d'accompagnement des pratiques amateurs aux 4Ecluses. Ils reviennent sur l'une des nouveautés de cette saison avec la mise en place du LABO AUDIO...

 

 

Ce cycle de formation propose de partir à la découverte des mécanismes artistiques et techniques liés à la production d’une oeuvre musicale. S’adressant aussi bien aux débutants qu’aux amateurs éclairés, le LABO AUDIO propose aux musiciens de s'outiller et de mieux appréhender leurs projets d'enregistrement sonore...

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CALENDRIER

  • Appel à candidatures : 23 octobre au 13 novembre
  • Jury d'écoutes : 4 et 5 décembre
  • Les auditions : le 11 janvier à l'Aéronef et le 12 janvier aux 4 Ecluses

Les Inouïs : ouverture des
candidatures pour les groupes de la région

Publié le 06/11/2017

Les candidatures pour la sélection des Inouïs 2018 sont lancées ! Pour sa 33ème saison et comme à son habitude, le tremplin musical du Printemps de Bourges lance un appel à candidature aux artistes de la région. A vous de jouer !

Depuis lundi 23 octobre, l’appel à candidature est lancé. Les groupes de la région peuvent s’inscrire au fameux tremplin les Inouïs du Printemps de Bourges. Un casting 100% français, 100% régional aussi.

Pop, Rock, Electro, Hip Hop, Chanson, Metal, Reggae, Funk, Soul, RnB... Peu importe la couleur musicale ! Si vous avez un groupe, un son qui marque et l’envie d’avoir envie : postulez ! Vous pourrez rejoindre au firmament les groupes découverts par le tremplin comme Tylacine, Last Train, Fishbach, Christine and the Queens, Petit Biscuit ou Radio Elvis...

Attention : Vous avez jusqu’au 13 novembre pour présenter votre projet à l’équipe du festival. Et cela se passe sur le site www.reseau-printemps.com/je-postule

A l’issue de cette inscription, les auditions régionales auront lieu le 11 janvier à l'Aéronef (Lille) et le 12 janvier aux 4 Ecluses (Dunkerque).

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THF, Random Worship et Les Rappeur en Cartons, les trois groupes séléctionnés pour le Triple A

Publié le 26/10/2017

Suite à l'appel à candidature lancé au début de l'été, nous sommes heureux d'annoncer officiellement les 3 groupes retenus pour le dispositif Triple A. Bravo à THF, Random Worship et Les Rappeurs en Carton qui seront les trois formations à bénéficier l'expertise et de l'aide des 4Ecluses pour cette saison 2017 / 2018 !

Random Worship                  THF                                             Les Rappeur en Carton

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L’activité des studios sur le dernier trimestre 2016 en chiffres, c’est :

  • 35 groupes accueillis
  • Une vingtaine d’enregistrements
  • 2 enregistrements produits de concerts (Monolithes, Idiot Saint Crazy)
  • 6 ateliers d’initiation aux techniques du son
  • 1 stage d’une semaine consacrée aux techniques du son
  • 4 ateliers d’écriture et d’enregistrement
  • 4 mises en place de spectacles (Margaret Catcher / Unno / Ben l’oncle rap / June Bug)
  • 1 résidence annuelle avec les enfants de l’IME Vancauwenberghe de Zuydcoote
  • 1 Soirée Jam (« boeuf »)
  • 1 Scène ouverte (« Take The Stage »)
  • 4 vidéos éducatives à venir « en coulisse » : rencontres impromptues avec des artistes programmés aux 4Ecluses (Grand Blanc, DeWolf, The Reverbly Ones, Zombie Zombie)

Un mot sur
l’accompagnement
aux 4Ecluses...

Par Marc d'Haussy Publié le 09/11/2016

Pour la plupart des gens, les 4Ecluses, c’est une salle de concert. Peu d’entre eux entrevoient clairement la dimension associative qui régit notre activité, nos emplois, et qui épouse des valeurs fondamentales dans lesquelles nous avons profondément foi...

Ces valeurs transparaissent dans l’ensemble de nos projets, vous le découvrirez bien assez vite à la lecture de nos programmes précédents et ceux à venir. Je suis pour ma part ici régisseur des studios de répétition et d'enregistrement que nous mettons à disposition des musiciens, amateurs comme professionnels, et chargé de ce que l’on appelle « l’accompagnement ». Ce terme englobe un vaste champ d’actions et d’initiatives. Pour en comprendre le sens, il faut l’envisager dans sa multitude d’applications concrètes, « sur le terrain », et par la manière dont nous le pratiquons à notre échelle, ici aux 4Ecluses.

Accompagner, c’est avant tout soutenir les artistes et plus globalement soutenir cette pratique qui nous anime tous : la musique. C’est cette musique, ou plutôt ces musiques qui, aux 4Ecluses lient l’équipe, les bénévoles, les membres actifs de notre association et les gens que nous accueillons et qui nous sollicitent quotidiennement.

Notre passion est viscérale, et c’est parfois presque inconsciemment que nous nous sommes orientés vers nos métiers. Nous la respirons, nous cherchons à la comprendre, la découvrir, la pratiquer et surtout la partager, toujours plus, chaque jour qui passe.

La pratique de la musique embrasse une multitude de paramètres, qu’ils soient d’ordre technique, esthétique, éthique ou encore liés à d’autres sphères. La musique s’étudie, s’analyse, se travaille. Et si chacun est libre de développer son approche à son gré, que sa pratique soit sporadique ou intensive, elle demeure avant tout l’expression d’une sensibilité particulière.

C’est bien ici l’essentiel, ce cœur que nous visons à explorer et à faire éclore à des niveaux distincts mais néanmoins étroitement liés : de la répétition à la scène, de la musicalité à l’interprétation.

La notion d’accompagnement ne relève ni d’une forme de tutorat ni d’un enseignement musical. Il y a les écoles de musique et les conservatoires pour cela, et qui le font très bien. L’accompagnement tel que nous l’envisageons aspire en réalité à être un relai à cela, à en fournir des bases complémentaires dans le but de développer cet art singulier sous bien d’autres angles. Sublimer les émotions de mise, travailler et sculpter le son, développer le groove, évaluer et organiser le travail à accomplir, sont autant d’exemples de perspectives qui peuvent couvrir nos objectifs communs avec les groupes. Accompagner vise au final conduire à une forme d’autonomie des musiciens en ce sens.

Il est alors question pour nous d'ouvrir grand l’oreille, d’établir un dialogue de confiance avec ces derniers, puis d’évaluer leurs besoins spécifiques, souvent insoupçonnés pour leur part, et surtout d’y répondre autant que nous le pouvons en mettant éventuellement en place des dispositifs adéquats. Il s’agit de poser modestement notre pierre à l’édifice, aussi infime soit-elle, aiguiller, en y injectant cet ensemble de savoirs et compétences que nous avons emmagasiné et continuons toujours de capitaliser avec l’expérience.

« Tout voir, tout entendre, tout sentir » est le crédo de tout accompagnant. Il n’y a pas de recettes miracles pour aider un artiste à faire valoir et respirer son talent. C’est une somme d’essais/erreurs, de combinaisons, d’alchimies à trouver. Un champ d’investigation et terrain de jeu sans réelles limites. Il est parfois question de conseiller, de démystifier des codes, d’offrir des outils, d’optimiser nos ressources personnelles, logistiques et matérielles…. faire tout ce qu’il nous est possible de faire pour supporter la création dans sa globalité.

Sur cette base, la forme peut alors revêtir une multitude d’initiatives et d’actions. Qu’il soit par exemple question d’ateliers de formation, d’assistance à la répétition, de créer des rencontres de musiciens entre eux et avec le public par le biais de soirées jam ou de scènes ouvertes, d’enregistrements de maquettes ou véritables productions, de résidences de création et/ou scéniques… Toutes ces actions s’inscrivent suivant cette même logique de soutien que nous cherchons à rendre ici aux 4Ecluses la plus démocratique et dynamique possible. Tout le monde peut y avoir accès, pour le peu que l’on soit curieux de pousser la porte…

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Monolithes, en résidence sur le littoral...

Par Aurore Dupont Publié le 12/06/2016

Les musiciens du groupe Monolithes nous racontent leur semaine de résidence aux 4Ecluses et leur participation au projet JMACO, Jazz et Musiques Actuelles Côte d'Opale.

JMACO, Jazz et Musiques Actuelles en Côte d'Opale, est le projet qui réunit les 4Ecluses et le Jazz-Club de Dunkerque, la Communauté d'Agglomération du Boulonnais organisatrice du festival le Poulpaphone et Rock en Stock qui organise le festival du même nom à Etaples ainsi que plusieurs événements tout au long de l'année sur le Montreuillois. L'ambition de ce travail collaboratif est de contribuer à la diffusion du jazz et des musiques actuelles sur tout le territoire de la Côte d'Opale. Après une phase d'expérimentation sur le premier semestre 2015, les quatre partenaires ont engagé la deuxième phase de leur collaboration sur le premier semestre 2016.

Cette année, la programmation s'est articulée autour de deux résidences d'artistes sur l'ensemble du territoire. Jérôme Lelard trio est une formation jazz régionale déjà accompagnée par le Jazz-Club. Le trio a été soutenu suite à la sortie de leur album. Plusieurs concerts ont été organisés afin de le promouvoir ainsi que des rencontres avec des scolaires, des lycéens et des élèves d'écoles de musique.

Monolithes est un groupe nantais, notamment accompagné par le le club Pannonica de Nantes. Les inviter c'était ainsi articuler le projet JMACO avec d'autres initiatives en France de soutien à l'émergence d'artistes de jazz. Les quatre musiciens ont passé une semaine à Boulogne-sur-mer au conservatoire et une semaine à Dunkerque aux 4Ecluses.

Entre rencontres, concerts et répétitions, ils reviennent sur cette expérience :

« Nous sommes Monolithes, un quartet créé à Nantes en novembre 2013. L'idée de base était de faire se rencontrer les timbres du vibraphone et de la guitare électrique autour d'une musique plutôt sombre et foncièrement électrique, mais avec un esprit organique, enracinée dans l'idée que nous nous faisons du jazz d'aujourd'hui. Nous voulions pouvoir y retrouver des éléments d'univers musicaux qui nous sont chers, le metal, le progressif, la musique de jeux vidéos, qu'on puisse y jouer des choses énervées, un peu virtuoses, mais aussi des choses simples, douces, libres. Et surtout qu'on puisse faire une place là dedans à la spontanéité, à l'improvisation, à l'écoute et à l'interaction pour que chaque version d'un morceau soit unique, malgré une écriture assez précise. Le but étant que le tout soit au service d'une musique évocatrice, capable de créer des images, de projeter un vrai film à l'intérieur de nos têtes et de celles de nos auditeurs...

Grâce au dispositif mis en place par JMACO, on a tout d'abord pu répéter et travailler sur notre répertoire dans des conditions techniques idéales. Notre groupe est éclaté entre Nantes et Calais, donc ce n'est pas toujours facile de se retrouver pour bosser, alors avoir un lieu où on peut laisser le matériel pendant une semaine et venir travailler tous les jours comme on le souhaite c'est juste luxueux. A Dunkerque et à Boulogne-sur-Mer, on a donc pu travailler sur de la création pure, de la composition, mais pas que. Aux 4Ecluses, on a pu profiter du matériel du studio pour façonner le son du groupe, en enregistrant chaque passage et trouver comment le faire sonner au mieux avec diverses solutions. Jouer en groupe c'est cool, mais souvent on a trop la tête dans le guidon de son instrument ou de l'exécution pour entendre comment sonne le collectif. Et comme Monolithes c'est une entité et non un assemblage d'individus, le travail de pré-production est indispensable !

On a également pu goûter à quelque chose d'assez répandu chez les groupes professionnels en dehors des concerts publics, à savoir l'action culturelle. On a ainsi joué devant des collégiens à Hucqueliers, des élèves d'écoles primaires à Boulogne-sur-Mer, en maison d'arrêt, dans un hôpital...Et c'était une très belle expérience. On découvre d'autres façons de présenter, de décortiquer, d'expliquer notre musique, et on se rend compte que malgré sa complexité, elle parle souvent aux gens. Il suffit de la leur proposer, de leur dire qu'ils peuvent en faire ce qu'ils veulent, leur demander ce qu'ils ressentent, imaginent en nous écoutant, et ça crée un autre lien qui évite complètement les questions de "musique intellectuelle" ou de "musique pour musiciens". C'est très positif, et ça permet de montrer qu'il existe plein de manières différentes de faire de la musique et c'est très bien comme ça. 

En tous les cas, l'apport de l'ensemble du dispositif est assez inestimable de tout point de vue. C'est vraiment géant pour les groupes, car ça leur donne un cadre de travail confortable, ce qui est assez rare dans le milieu musical en ce moment. Ça leur permet de présenter leur musique dans des cadres variés, de travailler un peu sur leur pédagogie, ce qui n'est jamais un mal non plus - et le public, parfois éloigné, a la possibilité de rencontrer ces groupes et de comprendre ce que peut être la vie de musicien, le rapport au monde et à la création. Ce sont des sujets qui sont complètement laissés à l'abandon par le système dans lequel on vit qui est fait d'efficacité, de rentabilité et de recherche absolue d'utilité matérielle. Pouvoir discuter, échanger autour de tout ça nous semble indispensable. »

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Le Zoom Festival, c'est quoi ?

Le Zoom Festival c'est 4 jours d'effervescence sur le territoire dunkerquois avec du cinéma, de la danse, de la musique, des expos, des performances... C'est aussi un festival « fait par les jeunes et pour les jeunes » qui a soufflé sa deuxième bougie en mai dernier. Soutenus et accompagnés par la Mission Jeunesse de la Ville de Dunkerque et l'association Tout en Scène, une quarantaine de porteurs de projet ont ainsi bénéficier des moyens et de l'expertise nécessaire à la réalisation de leurs ambitions. Véritable vitrine de la créativité de la jeunesse dunkerquoise, le Zoom Festival c'est parfois l'opportunité pour de jeunes associations d'organiser leur premier événement ou pour d'autres l'occasion de réaliser des projets un peu fous.

La Mission Jeunesse et Tout en Scène propose également un site de festival sur le Môle 1 pour accueillir les événements d'une dizaine d'association. Du métal à l'électro en passant par la chanson et les musiques jamaïcaines, ces trois journées sur le port ont été organisées collectivement permettant une mutualisation propice au rapprochement de ces différentes associations. C'est donc dans ce cadre que Leçons D'Ailleurs et les 4Ecluses ont organisé le Jamaïcan Docks Day.

Parler ici du Zoom Festival et du Jamaïcan Docks Day c'est aussi l'occasion pour nous de remercier la Mission Jeunesse de la Ville de Dunkerque et Tout en Scène pour cette opportunité et les moyens mis en œuvre pour sa réalisation. Nous remercions également les autres associations avec qui nous avons travaillé et en particulier Frûctose pour l'accueil et l'aide précieuse au bon déroulé de cet événement. Enfin nous remercions chaleureusement Leçons d'Ailleurs ainsi que les artistes, le public et la cinquantaine de bénévoles qui nous ont suivi dans cette aventure !

Jamaïcan Docks Day !

Publié le 06/06/2016

L'accompagnement de groupes ou de projets peut amener à de belles histoires. Retour sur celle qui nous lie à l'association Leçons d'Ailleurs, de leur arrivée à Dunkerque au Jamaïcan Docks Day...

Quand s'est posée la question de la participation des 4Ecluses au Zoom Festival, en tant que lieu structurant sur le territoire, il nous a paru évident qu'elle ne pouvait se faire que dans l'accompagnement de projets avec une autre association. Ce qui nous a intéressé c'était la rencontre avec d'autres énergies pour remplir un but commun et cette envie de collaboration était naturelle avec Leçons d'Ailleurs. Ils étaient motivés, on connaissait déjà leur sérieux et leur implication car on avait déjà eu l'occasion de travailler ensemble mais là, les objectifs étaient autrement plus importants. Bien sûr il s'agissait de défendre un mini festival autour des musiques jamaïcaines mais surtout d'accompagner Leçons d'Ailleurs dans toute la construction du projet, que ce soit sur le plan de la programmation, de la communication, de la logistique mais surtout de l'administratif. En effet, on oublie souvent que la production de concerts est un véritable métier avec un cadre légal très précis, ça veut par exemple dire être possesseur d'une licence d'entrepreneur du spectacle, respecter le cadre de salariat des artistes ou des techniciens... Tout en restant porteur du projet et responsable légal, on a pu vraiment sensibiliser Leçons d'Ailleurs à toutes ces choses et leur permettre d'améliorer leurs futures organisations.


Parole à l'association Leçons d'Ailleurs...

L'association Leçons d'ailleurs, c'est d'abord une bande de passionnés de la culture Sound System. Les Sound system, pour ceux qui ne connaissent pas, ce sont des discothèques mobiles, nées dans les années 50 en Jamaïque. On organise des événements permettant de faire découvrir cette culture au plus grand nombre à travers différentes formes de diffusion : soirée, expositions ou encore conférences. On est conscient que cette culture est underground et assez méconnue, c'est pourquoi on essaie de la rendre accessible et d'aller à la rencontre du public.

L'association est née en 2010 à Bordeaux puis s'est exportée à Dunkerque en même temps que ses créateurs. Aujourd'hui nous sommes une trentaine de bénévoles. Dernièrement on a par exemple inviter Daddy Reggae, un artiste parisien qui s'est baladé dans Dunkerque avec son camion Sound System. C'était dingue de voir la réaction des passants qui dansaient devant le camion ou qui hallucinaient en voyant un Sound System pour la première fois. Voilà, ça résume assez bien ce qu'on essaie de proposer : des événements populaires et festifs.

Comment s'est passée la rencontre avec les 4Ecluses ?

L'association est arrivée sur Dunkerque en 2013 et rapidement on a pris contact avec Arts Scèniques Rocks pour essayer d'organiser des événements. On est venu demander quelques conseils, plus particulièrement sur des lieux où nous pourrions programmer nos événements.

Depuis on a travaillé ensemble sur pas mal de projets notamment en étant programmés en tant que Roots Workers (notre projet musical). Le premier projet s'est fait par hasard : Thomas (ndlr : le programmateur des 4Ecluses) avait booké Dub Invaders pour une soirée sur le stubnitz dans le cadre de la capitale régionale de la culture. Le tourneur des Dub Invaders avait entendu parler de nous et nous a appelé pour nous proposer de partager l'affiche avec eux. C'était une soirée mythique avec aussi Kanka, Flox, Son of Kick.. Nous sommes ensuite venus sur deux éditions de la Fête de l'Ilôt, en 2015 et 2016. Il y a eu aussi la première partie des Gladiators en octobre dernier...

En parallèle, Agathe, notre trésorière, est entrée dans le conseil d'administration d'Arts Scéniques Rocks. Le lien entre les deux assos s'est renforcé de fait. Alors quand les 4Ecluses ont décidé de participer au Zoom Festival, c'est tout naturellement qu'a émergé l'idée de travailler ensemble pour monter un projet commun. C'est comme ça qu'est né le Jamaican Docks Day.

Jamaïcan Docks Day ? Kezzako ?

Le concept de cette journée est très simple : proposer une journée consacrée entièrement aux musiques jamaïcaine avec deux scènes, une scène live et une scène Sound System.  C'est clairement le plus gros évènement qu'on ait jamais organisé, avec plus de 50 artistes, presque 900 personnes dans le public, 9 heures de musiques... On a vraiment adoré organiser ça et on est très fiers du résultat. Quel plaisir, après un an de boulot, de voir les sourires dans le public, et de voir tous les messages d'encouragement et de félicitations qu'on a reçu pendant et après l'événement. Public, artistes, bénévoles, on a tous passé un bon moment.

Ce qu'on retient également c'est tout ce qu'on a pu apprendre grâce à l'accompagnement des 4Ecluses. Travailler avec une équipe professionnelle, ça te tire vers le haut ! On a vraiment pu progresser au niveau administratif. Les réseaux des 4Ecluses nous ont aussi beaucoup apporté en termes de programmation et de communication. Ça a été aussi une vitrine pour l'association. Sans oublier l'accueil des artistes :  domaine sur lequel les 4Ecluses sont vraiment au top ! On a eu de supers retours de la part des artistes, c'est un aspect qu'on va continuer de travailler sur nos prochains événements.

Quelle est la suite pour l'asso Leçon D'Ailleurs ?

Le futur de l'association, c'est d'abord de trouver un lieu où organiser nos soirées sur Dunkerque, ce qui n'est pas simple avec les contraintes de notre genre musical (horaires tardifs et puissance sonore). On est vraiment déterminés et boostés par les retours très positifs qu'on reçoit du public qui participe à nos événements, donc on espère pouvoir proposer de nouveaux projets rapidement !

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