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TONY MELVIL
EP « Plein jour »
Label at(h)ome - 2015

Généreux et plus encore... quoiqu'il advienne avec lui ça se passe entre nous. Tony Melvil on le garde à vue !

Laurent Thiollet

Pleins feux sur Plein jour

TONY MELVIL "Plein jour"

Publié le 10/04/2017

Depuis sa première Tentative d'évasion en 2011 Tony Melvil à poursuivi dans la Cavale, pour s'adonner de plus bel à de nouveaux méfaits d'auteur-compositeur-interprète, aux yeux de tous, en Plein jour. Ce chroniqueur récidiviste, persiste et signe dans son nouvel EP, sept titres délictueux comme verdict délicieux d'un triptyque finement ciselé.

Ce nouveau chapitre Plein jour apparaît comme un sombre éclaircissement thématique d'une plaidoirie tragi-comique et lumineuse. Je m'explique... Désarmé jusqu'aux dents, Tony se livre et se délivre des contingences bienséantes pour rire de nous à travers lui. Il nous entraîne dans ses naufrages où les feux de joie sont des bûchers, nous bascule dans son manège en chantier, nous avoue même sans sourciller son goût démesuré pour les armes à feu et tire à bout portant sur les boulets rouges de nos paradoxes.

Sarcastique impertinent Tony s'amuse. Un peu sale gosse, avec malins plaisirs, il se gausse de nos relations difficiles, de nos existences absurdes, nos incroyables vanités, de notre enfermement au monde, de nos corps cages. Et il en fait spectacle le bougre. Sombre enjôleur, finement provocant et faussement naïf, ce personnage trouble et multiple avance caché sous l'anagramme d'une identité floue pour nous dévoiler en scène un autre soi plus corrosif.

Mais bien avant que les mots ne l'entraînent au-delà des maux, c'est la musique qui le meut. Chansonnier mentaliste, il nous balade, nous promène, se joue des cordes sensibles, nous étreint et nous bascule en tango... tire un trait de violon sur un revers de dobro et d'un souffle cuivré comme un effet de anche vous emporte où il veut. L'air de rien et fier comme un i, debout comme un batteur, il s'adresse devant nous, à tout ce qui se dit en silence ou se tait à voix haute. Tony nous manipule, désarticule, nous laissant seul le plaisir complice et coupable de le suivre tout près du cœur sous la banquise.

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