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Les Machines Sonores de Frédéric Le Junter

Penser autrement la musique…

Publié le 03/02/2021

Faire de la musique à partir d’objets du quotidien et de ce qu’il y a autour de soi, s’intéresser aux sons qui nous bercent, nous gênent ou nous amusent, tel était le sujet de l’atelier mené les 1er et 2 février derniers par Frédéric Le Junter et son acolyte David Bausseron auprès d’une douzaine d’étudiants de l'École Supérieure d'Art de Dunkerque.

Proposé par Les 4Ecluses dans le cadre du Off des Assises Européennes de la Transition Energétique, cet atelier interroge la transversalité des disciplines artistiques et la manière d’aborder la musique...



Frédéric Le Junter : La musique aujourd’hui est majoritairement produite à l’aide d’ordinateur. Revenir à la manipulation d’objet pour créer des sons, c’est une manière ludique de rendre la musique accessible à tous mais aussi de (re)donner vie à des objets qui ne sont pas à proprement parler des instruments de musique.

L’usage de banales cordes plates par exemple est peu fréquent dans la musique. Elles étaient utilisées en Asie dans la fabrication des cerfs-volants. Mais en les manipulant d’une certaine façon, on parvient à en extraire de nouvelles textures sonores et c’est là tout l’intérêt de la démarche.

Peut-on vraiment parler de musique ?

Frédéric Le Junter : Je considère la musique comme un assemblage de sons. Ce qui m’intéresse c’est la découverte de nouvelles matières sonores. Cela requiert de la curiosité et une certaine aptitude à l’étonnement. Il faut aussi un certain sens de l’écoute, de soi et des autres, de la recherche et un goût pour l’improvisation.

Durant notre atelier, cela a pu donner lieu a de nombreux échanges avec les étudiants de l’École Supérieure d'Art de Dunkerque. Je leur disais «  si vous hésitez ou commencez à réfléchir, arrêtez de jouer. N’intellectualisez pas. Ce que l’on fait c’est avant tout intuitif, instinctif et chaotique ». C’est comme dans le dessin ou la peinture.

Comment définis-tu cette musique ?

Frédéric Le Junter : La question de « l’étiquette » est toujours un peu embarrassante. Cela évolue bien souvent en fonction des époques ou des modes. Aujourd’hui on l’appelle volontiers « Noise », mais elle s’est aussi appelée « musique spectrale », « musique improvisée », « musique de traverse » ou « musique expérimentale ».

Propos recueillis par Aurélien Mainil.

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