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Ton Top 3 des albums ?

In Utero de Nirvana, The White Album de The Beatles et Eternal Kingdom de Cult of Luna

Quel(s) mot(s) caractérise(nt) le mieux les 4Ecluses ?

Les 4 « E » ! Ce sont les valeurs de l'association Arts Scéniques Rocks : Égalité, Échange, Expérience et Engagement.

Les coulisses de l'asso

Entretien avec Thomas Ryckewaert

Par Aurélien Mainil Publié le 01/12/2016

Au détour des 4Ecluses, nous croisons Thomas Ryckewaert, une tête bien connue par ici et pour cause, c'est un peu l'un des boss du lieu. On en profite donc pour parler musique et lui poser quelques questions...


Bonjour Thomas ! Musicien et membre du groupe KILL ME THIS MONDAY en tant que guitariste, tu es un régulier des concerts aux 4Ecluses mais aussi un membre actif de l'association Arts Scéniques Rocks qui gère le lieu depuis ses débuts. Tu peux nous en dire un peu plus sur toi ?

À vérifier mais je pense être administrateur bénévole d'Arts Scéniques Rocks depuis 2010, aujourd'hui en tant que Trésorier. À côté de ça dans la vie j'exerce dans la médecine. Les 4Ecluses, c'est un lieu qui m'est familier depuis très jeune, des anecdotes j'en ai plein la tête !

Tu en as une qui te revient ?

Peut être mon premier concert ici... C'était Mass Hysteria, j'avais 16 ans ! Je ne sais pas quel hasard a fait que nous y sommes parvenus mais il y a un an, avec le groupe dans lequel je joue, nous avons assuré la première partie de Mass Hysteria ! Un bonheur.

Est ce que tu peux rappeler ton histoire avec la salle ?

Je connais la salle depuis 1996 ou 1997. Il y avait une association qui s'appelait Capucine, c'était une histoire dunkerquoise qui avait pas mal secoué. C'était une gamine qui avait une leucémie, l'association avait besoin de collecter des fonds et avait organisé un festival avec des groupes assez cool en 1996, il y avait déjà les Yolk. Ça m'avait vachement marqué de voir que de l'associatif, la musique pouvait rendre service. C'était concret et là il me semble qu'elle avait pu avoir une greffe de moelle. Je me suis toujours dit que ça devait être cool d'organiser des concerts. Du coup j'avais un groupe à l'époque et on a organisé un festival qui a eu lieu aux 4Ecluses pour cette association là. Donc mon tout premier contact avec les 4Ecluses c'était pour ça, l'organisation de ce festival caritatif en septembre 1998, c'était juste après la coupe du monde. Je me suis tout de suite bien entendu avec les gens de la salle, j'avais 17 ans à l'époque, j'étais au lycée, j'avais mon groupe donc je répétais mais très régulièrement je passais les mercredi après-midi juste pour discuter avec Gilda qui faisait les lumières. Ce mec dans cette salle a vraiment eu une grande influence dans ma vie, il m'a mis le pied à l'étrier sur les métiers du son, il avait un groupe de metal, AEONS, qui était classe. Après je suis parti à Lille, j'étais un peu moins là mais je venais quand même régulièrement aux concerts. Après le départ de Dominique Floch (ndlr : le premier directeur des 4Ecluses) j'ai nettement moins fréquenté la salle et j'ai décroché de sa programmation. C'est quand je suis revenu travailler sur Dunkerque que j'ai refréquenté naturellement dans la salle et de fil en aiguille je me suis impliqué dans le Conseil d'administration.

Aujourd'hui tu occupes la place de trésorier dans l'association, pourquoi ?

Parce que personne ne voulait le faire, tout simplement ! C'est un poste à responsabilité, l'ancien trésorier en avait assez parce qu'il l'avait fait très longtemps. Il a assumé comme il a pu et je l'assume comme je peux mais je me repose beaucoup sur Jacqueline (ndlr : l'administratrice des 4Ecluses) et je n'ai aucune honte à le dire.

Que t'apporte ton implication ? Quel est ton regard sur le secteur ?

En toute honnêteté ça m'apporte surtout des nuits blanches en ce moment. On a un vrai problème, on est une structure qui travaille bien, on est une structure qui n'est pas déficitaire pour le moment, on est des bons élèves, on fait de l'action culturelle, on mène plein de projets mais on est pas récompensé. Nous avons connu comme beaucoup d'autres associations une baisse de subvention, on n'arrive même pas à voir les gens qui nous subventionnent pour discuter avec eux et leur faire comprendre. On a un réel problème structurel je pense. Donc pour le moment ça m'apporte beaucoup de tracas. Mais je suis content de m'impliquer et j'essaie d'apporter ma pierre à l'édifice.

Avec ce constat, penses-tu avoir une responsabilité en tant qu'individu et en tant que citoyen ?

Oui j’ai l’impression de faire quelque chose de bien en étant ici. J’ai toujours eu un engagement associatif dans ma vie déjà depuis la fac. Là ce qui est beaucoup plus difficile pour moi c’est que j’ai des responsabilités d’employeur et la casquette d’employeur vis-à-vis est parfois difficile à vivre.

Des projets portés par les 4Ecluses, est-ce qu’il y en a un qui t’est le plus cher ?

Il n’y en a pas un qui est le plus cher à mes yeux mais je trouve qu’on ne parle pas assez de l’action culturelle. Moi-même, avant d’être dans l’association, c’est quelque chose que je ne comprenais pas bien. Faire des concerts dans des prisons, intervenir dans des hôpitaux, travailler avec des personnes en difficultés ou en situation de handicap... Je trouve ça important d’ouvrir des lieux qui à des publics qui pour une raison ou une autre ne viendraient pas.

Comment as-tu vécu l’ouverture des studios de répétition ? Et est-ce que ça a un impact sur ta pratique de la musique ?

Il était temps ! C’est un outil nécessaire, ça faisait 15 ans que c’était attendu. En tant que musicien avec les Kill Me This Monday, nous sommes venus répéter une fois ou deux ici et c’est très bien ! Mais nous sommes habitués à notre local à nous. Clairement si on avait pu disposer des studios de répétition il y a 15 ans je ne tiendrais pas le même discours mais on a tellement galéré pour trouver notre local à nous que l’on ne va pas le lâcher comme ça. En tant que trésorier je suis content que l’on permette aux jeunes de pouvoir répéter facilement. Par contre ce qu’il ne faut pas oublier c’est que c’est une mission que l’on nous a donnée et sans nous en donner les moyens et j’en suis très inquiet. On l’assume, on le vit pleinement et ça fait partie de nos missions. On nous a donné une charge en plus sans nous en donner les moyens. Il faut que le lieu vive pour que ça tienne.

Quel est ton meilleur souvenir de concert aux 4Ecluses ou ailleurs ?

Sans hésiter c'est Cult of Luna au Trabendo à Paris. Officiellement le groupe arrêtait, on pensait que c'était la dernière fois que l'on allait le voir en live et du coup j'ai pris une claque magistrale. Sinon je suis allé voir Thrice, qui est mon groupe préféré, au Groezrock en 2010. J'avais pris le pass du festival, on a fait 3h de route aller-retour juste pour 40 minutes de concert mais j'étais vraiment heureux de les voir. C'est marrant d'ailleurs car le guitariste vend régulièrement du matériel sur Ebay et du coup j'ai réussi à choper son contact et on échange assez régulièrement.

Quel est ton groupe ou artiste favori ?

Il y a Nirvana évidemment, les Beatles, Deftones, Cult of Luna et Thrice. D'ailleurs, le premier morceau du dernier album de Thrice rentre dans la catégorie des morceaux qui rendent amoureux. Ca s’appelle « Hurricane ». C'est un peu comme « Michelle » des Beatles.

Comment a été reçu le premier album de ton groupe KILL ME THIS MONDAY ?

De très bonnes chroniques dans la presse, des ventes plutôt pas mal. Par contre pas assez de dates de concert à notre goût, peut être du fait de l’absence d'un tourneur.

Des nouveaux projets pour KILL ME THIS MONDAY ?

Prochain album en cours d’enregistrement à priori pour fin 2017. Et des dates, des dates, des dates… Là on a potentiellement trouvé un tourneur.

Quelle est l’évolution dans ce deuxième opus ?

C’est pas un nouveau projet, c’est la continuité. Sur le premier album c’était un instantané de 3 ans de vie, c’était tous nos morceaux accumulés que l’on a mis en boîte. Le prochain album sera je pense plus cohérent et encore mieux abouti.

Est-ce qu’il y a un thème dans l’écriture ?

Non on se laisse porter par la vague. Il y a une théorie de Keith Richards qui dit que tous les morceaux que tu entends ou composes existent déjà. Le tout c'est de savoir les saisir et les retranscrire sur le moment. Je suis assez comme ça je pense. C’est le seul truc où je suis d’accord avec Keith Richards d’ailleurs.

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