Projet soutenu par la SASEM et la DRAC Hauts-de-France.
Nous avons déjà pu vous les faire découvrir aux 4Ecluses... Sara et Beryl, le duo lillois de JUNE BUG, sont un peu chez eux à Dunkerque. C’est pourquoi les 4Ecluses ont souhaité s’associer à eux pour mener sur le littoral un projet mêlant à la fois la culture, musique et santé.
Les artistes sont en effet intervenus plusieurs fois auprès des patients et soignants de l’Hôpital maritime de Zuydcoote et de l’IEM Vancauwenberghe en donnant des ateliers de pratique musicale. Le 21 octobre dernier ils ont offert un concert dans la chapelle de l’ Hôpital maritime de Zuydcoote en compagnie d’adolescents au cœur d’une chorale impromptue et éphémère. On en a profité pour en savoir plus sur ce projet...
ANNIE - Référente et coordinatrice à l’hôpital maritime de Zuydcoote
Est-ce la première fois que l’hôpital maritime accueille des projets à visée culturelle ?
Non, nous en avons régulièrement. Nous avons pu travailler avec le Bateau Feu, la scène nationale de Dunkerque, ou avec Fructôse, une base de soutien aux artistes. Nous accueillons aussi régulièrement des concerts qui se font dans l’hôpital.
Quel impact sur les patients pensez vous que ce projet ait eu?
L'impact est énorme, d'une part parce qu'on a travaillé avec des enfants en surcharge pondérale qui ont une piètre image d'eux, qui se sentent dévalorisés. Le fait qu'on les mette en valeur, qu'on leur donne confiance en leur donnant des responsabilités, ils sont sortis de ce schéma là. En plus, ils se sont mêlés a d'autres enfants touchés d'un handicap différent, et la mixité leur permet de sortir de leur propre handicap, de leur poids, et d'aller vers les autres. Au niveau du public des patients hospitalisés sur le secteur adulte, l'impact est aussi important, parce que les temps qu'ils ont eu en voyageant dans l’établissement, en faisant des mini-concerts, pendant tout ce temps le patient oublie sa maladie et le champ hospitalier. On est dans une société normale, l’hôpital rappelle la maladie, et l’hôpital rappelle la dépendance. Là, pendant les mini-concerts, les patients oublient tout, c'est un moment d’évasion.
Quels ont été les moyens mis en place pour que ce projet voit le jour ?
Les moyens techniques c’est les 4Ecluses qui les ont amené. Moi j'ai géré tout ce qui était logistique. J'ai aussi mobilisé mes équipes au niveau éducatif pour qu'il sensibilise. Par exemple, sur les surcharges pondérales, les éducateurs ont sensibilisé les enfants à ce qui allait se passer. Sur le secteur des adultes, j'ai mobilisé mes moyens aussi humains pour mobiliser les gens a venir au concert. Après, c’est mobiliser aussi l'ensemble d'une institution, et c'est loin d’être évident parce que nous somme dans dans un hôpital et l'objectif, c'est le soin.
Comment les patients ont-ils accueilli June Bug ?
Les patients étaient très très contents, ça leur apporte de l'apaisement et une bouffée d’oxygène par rapport a leur problématique santé, ils sont très contents de ce qui a été fait. J’ai discuté avec les familles au moment du déjeuner, ils étaient heureux et très fiers de leurs enfants, et quand on voit la réaction des gamins qui ont participé au concert, c’était plus que positif !
Voudriez-vous voir plus de projet de ce genre à l’hôpital ?
Je pense que les résidences artistiques c'est vraiment la réponse la plus adaptée par rapport a notre environnement. Ça laisse le temps aux équipes soignantes et aux patients de s'habituer au groupe.
JUNE BUG - Duo de musiciens intervenants
Comment l'atelier s'est mis en place ?
Nous avons été contacté par l'équipe des 4Ecluses qui nous a demandé si ça nous intéressait de participer à ce projet d'intervention artistique au sein de l’hôpital et d'imaginer des petites interventions dans les chambres et dans les différents services de soin.
Vous aviez des a priori avant de venir ?
Non, l'équipe des 4Ecluses a fait ça bien. Elle nous a proposé de venir repérer les lieux 6 mois avant notre intervention. On a donc pu découvrir les lieux, les gens, les types de pathologies, les problèmes qu'on pouvait anticiper par rapport au lieu où on allait être en résidence. Celui-ci est une chapelle, du coup on a pu anticiper les problèmes liés à la sonorisations.
Comment s'est passée la rencontre ?
Il y a eu beaucoup de rencontres différentes, il y a celle des ateliers où on avait rencontré une partie des ados avant, mais à chaque fois la rencontre s'est très bien passée, le son que nous avons, je pense, n'a pas été trop agressif pour eux. On beaucoup joué en acoustique pour eux. La rencontre a été très positive, nous n'avons pas eu de problème et les enfants, des plus petits au plus âgés, étaient tous a l'écoute.
Votre ressenti par rapport à cette expérience ?
C'est une expérience éphémère. Nous n'avions jamais fait ça, préparer des ateliers et les réaliser... C'est très chouette, ça demande beaucoup d’énergie mais l’échange y était enrichissant. C'est aussi très beau de pouvoir associer des personnes à notre travail, ça donne envie de les revoir derrière, d'avoir des nouvelles d'eux. C'est étrange, intense, mais ça fait un peu partie du travail de musicien mais ça fait du bien, ça remet pas mal de choses en perspectives.
Nolwenn 14 ans, Orane 15 ans, Alicia 13 ans et Lindsay 12 ans - Participantes aux ateliers musique
Qu'avez vous fait cette semaine, qu'est ce qui s'est passé pdt la semaine où June Bug était ici ?
On a composé, ils nous ont appris à jouer a des instruments, à connaître les accords, et après on a chanté. Nous avons crée une musique en quelques sortes et les musiciens ont partagé leur passion avec nous, c’était cool !
Comment avez vous vécu cette semaine ?
Génial ! June Bug nous a remonté le moral. Au début de la semaine, nous étions toutes un peu mal, et dès que nous avons commencé a faire la musique, le bienfait a été quasi instantané ! On a toute crée quelque chose ensemble et parfois on avait les larmes aux yeux tellement on était émues. On adorerait vivre plus de projets comme ça !
Comment s'est passé la rencontre avec June Bug ?
Très bien, ils ont été super sympa, ils nous ont très bien accueilli quand on est rentré, quand on était un peu tous timides, on se regardait un peu tous et au fil du temps on s'est tous aidés. Ils nous ont bien expliqué comment fonctionnait les instruments, et puis surtout ils ont mis personne de côté, tout le monde avait un rôle dans l'histoire, et ça c’était chouette aussi.
Qu'est ce qui vous a le plus marqué cette semaine ?
Quand on s'est mis a jouer tous ensemble « turn around », nous avions les larmes aux yeux. Ce n'est pas habituel de se sentir ensemble à ce point ! Nous nous ne connaissions pas avant cette expérience et elle nous a beaucoup touché. Merci à Sarah et a Beryl pour tout ce qu'ils nous ont appris et ce qu'ils nous ont amené. Ils nous ont vraiment apporté de la joie et de la bonne humeur.