Oiseaux-Tempête
+ Princess Thailand
+ Di÷cl÷se

En une poignée d’albums improvisés au gré de voyages dans les eaux troubles de la Méditerranée contemporaine - la Grèce avec l’éponyme Oiseaux-Tempête (2013), la Turquie et la Sicile pour ÜTOPIYA? (2015), le Liban avec AL-‘AN! (2017)- le collectif OISEAUX-TEMPÊTE a tendu ses arcs électriques au dessus des genres musicaux et des frontières, s’imposant au fil de tournées fleuves et de disques-manifestes comme un ovni sauvage au sein de la scène indé hexagonale.

TARAB طَرَبٌ (en arabe l’acmé – l’euphorie – l’exaltation profane), leur sixième sortie sur l’exigeant label Sub Rosa, est ainsi le fruit de lives captés lors de la tournée AL-‘AN! qui a conduit le groupe à traverser l’Europe jusqu’au Canada, performant pour le prestigieux festival Guess Who? à Utrecht, ouvrant pour les Suuns & Jerusalem In My Heart à Montréal et Toronto, suivant les mêmes Jerusalem In My Heart en France puis de Bruxelles à Berlin, et enfin bouclant la boucle au festival Irtijal de Beyrouth.

C’est en symbiose, dans la fièvre et l’expérimentation viscérale du concert que les musiciens de OISEAUX-TEMPÊTE cherchent le ravissement. Disposés en demi-cercle, ils invoquent les éléments et tentent la catharsis, invitant le spectateur à tourbillonner avec eux dans des déflagrations soniques laissant toujours une place belle à l’improvisation et au sensible. Mariant free-rock, électronique organique, instruments traditionnels et électricité débridée, TARAB, au delà du témoignage vibrant, est une invitation généreuse à la transe et au partage.

PRINCESS THAILAND sait gérer ses montées en puissance. À chaque fois que l’on croit que le groupe va exploser, il faut encore attendre un peu. Mais alors quand tout lâche, c’est rapidement l’apothéose. Tout ce qu’on peut attendre d’un groupe noisy, avec en prime de la flûte et un chant profond qui rappelle Current 93 ! Ça balance sec, tout en générant une belle dose de mystère. Un peu comme si A Place To Bury Strangers jouait dans un film de David Lynch.

Pour les non-initiés, une diaclase désigne en géologie une fissure dans la roche qui la traverse sans la briser. Une belle image quand on connait le duo à la tête de cette formation. Il y a peu, Simon (guitare) et Thomas (batterie) se produisaient sur scène sous le nom Sharp Noise. La formation décroche en 2018 un accompagnement par le collectif JMACO. La rupture s'amorce. Des concerts et un projet d'EP finit d’achever la mutation et DI÷CL÷SE apparaît au grand jour. Grooves arythmiques, envolées math-rock, nos comparses sévissent avec malice avec un style qui n'est pas sans rappeler des groupes comme Totorro, Fugazi, Pneu, Papier tigre, Marvin ou Electric Electric.